Bertrand Gilet

Le goût d'écrire m'est venu très jeune, nourri que j'ai toujours été à la lecture, à la télévision, au cinéma. Dans les années 60, Nantes était, après Paris et Nice, la ville de France où il y avait le plus de cinémas (une trentaine). Non loin du domicile parental, au nord de Nantes, il y en avait trois: l'Atlantic (le cinéma de l'école catholique), le Bretagne, le Variétés: presque tous les dimanches, j'y allais, si bien qu'à 18 ans j'étais devenu un vrai cinéphile. Je voulais d'ailleurs être réalisateur de films, puis je me suis dit que jamais je n'aurai assez d'argent pour les tourner. Alors je me suis tourné vers des activités gratuites comme l'écriture. Le goût des romans policiers m'est venu bien plus tard. J'ai trouvé dans ce genre la bonne formule pour raconter des histoires, inventer des personnages, dessiner des caractères. Puisant mon inspiration dans la vie de tous les jours, dans les faits divers, dans ma vie à moi, ou au contact de la grande diversité de personnes croisées tout au long de la vie.

Pour être un petit auteur, il faut avoir été un grand lecteur de romans policiers. Ce qui est mon cas depuis plusieurs années. Je lis aussi bien des polars américains et anglo-saxons que des polars français. Et j'ai découvert il y a quelques années les polars scandinaves (Henning Mankell, Arnaldur Indridason).

Pour ma part, j'ai choisi de cadrer mes romans dans le contexte de la société française d'aujourd'hui, celle  dans laquelle je vis, dans des lieux que je connais. Mes polars sont donc, par choix, des polars réalistes contemporains: je leur donne l'apparence de la réalité dans telle ou telle situation donnée. Dans la large palette des polars (romans noirs, polars à énigmes, thrillers, polars historiques, polars humoristiques, etc), le polar contemporain est largement apprécié des lecteurs. Pour cette raison, je prête un oeil particulier aux nouvelles techniques et recherches de la police scientifique, puisque dorénavant elles permettent de résoudre la plupart des enquêtes criminelles. Mais pas seulement...

Mon héros...n'en est pas un. Luc Brillant n'est pas un super-flic, mais un officier de police consciencieux, un enquêteur aimant son boulot, qui cherche à comprendre les motivations des gens qui font l'objet d'une enquête. On le voit évoluer aussi dans sa vie privée. Car ce qui m'intéresse surtout, c'est de raconter des histoires humaines.

Il n'y a dans mes romans aucun manichéisme, aucune morale à donner à autrui, sinon celle que se forge le lecteur, en tout cas la frontière entre le bien et le mal n'est pas si évidente - même si l'enquêteur est supposé être du côté de la justice, donc du bien. Je fais évoluer le lieutenant Luc Brillant dans cinq romans (Coup pas franc pour Nantes, Salade bretonne en Pays de Retz, Le fond de l'air est vache, Du sang sur la folle blanche, L'inconnue de la Loire, dans lequel il est promu capitaine) dans son lieu d'affectation, la ville de Nantes: cela tombe bien, c'est ma ville!...En réalité, il enquête dans toute la Loire-Atlantique et, pour L'inconnue de la Loire, également en dehors (Saumur, Tours). Les personnages qu'il croise dans ses enquêtes ne sont pas toujours bien reluisants, mais ils sont humains. Je veux que mes histoires policières touchent le coeur des gens, dans un style ni abstrait ni trop recherché.

A une époque de ma vie (jeune!), j'ai pas mal voyagé, me nourrissant à chaque voyage d'impressions, de couleurs, d'odeurs, de de situations et faits observés, de paysages, de femmes et d'hommes riches d'être ce qu'ils sont, qu'ils soient en haut de l'échelle sociale ou tout en bas, ou au milieu. Les personnes, a priori différentes les unes des autres (heureusement!) ont néanmoins des points communs: elles cherchent toute la reconnaissance, l'estime, l'amour, le bien-être, l'argent, le confort, qu'il soit matériel ou spirituel.

Ces voyages autour du monde (Europe, Amérique du nord et centrale, sont sans doute ce qui a développé mon imagination, que je pense avoir déjà eu très jeunes, par mes lectures notamment, comme je l'écrivais plus haut.

" Abandonnant" " provisoirement le policier Luc Brillant, ses collègues, sa femme, son fils, je me suis ensuite tourné vers des polars sans personnage récurrent: je n'ai pas vocation à faire de longues séries. Dans Tas de salauds à Salou, je mets en scène un privé et son épouse-secrétaire, Daniel alias le Calmar et Sonja, aux prises avec des évènements criminels, sur les bords de la méditerranée. Dans Mortelle Météo, je fais appel à deux jeunes lieutenants de police de la Roche-sur-Yon, frais émoulu de l'école de police: Chloé et Nicolas, amoureux de leur métier comme l'une de l'un. Et je les lance sur un homicide, commis à Saint-Gilles-Croix-de-Vie: il s'agit du tout premier homicide qui leur est confié.

Le roman policier est un grand saladier dans laquelle je touille les ingédients choisi: psychologie, action, sexe, lieu bien ciblé, arrière-plan politique, social, culturel. Ma "sauce " prendra " sur certains appétits, pas tous; en tout cas, relevée, pimentée ou douce, c'est la mienne!

Je constate finalement que j'ai passé ma vie à écrire, des romans, des nouvelles, des paroles de chanson...et des articles, des centaines d'articles pour les journaux régionaux (La Nouvelle-République, Presse-Océan, Ouest-France, etc), entre 1980 et 2009. Et si l'écriture n'est pas le plus important de la vie, elle compte beaucoup pour moi, qui suis par ailleurs amateur, dans le désordre: de villes portuaires, de belles inconnues, de fruits de mer, de course à pied, de football, de musique, de cinéma, de bords de mer, de politique, de vie sociétale, intéressé par les grands sujets du monde comme de la toute petite histoire.

Pourquoi j'écris

Même si les gens ne sont pas reluisants!

L'âme humaine est bien trop complexe, parfois peu compréhensible et difficile à cerner, pour que le romancier, dont le rôle est et doit être de mettre en lumière ce qui fait mal, s'en tienne à des certitudes ou à une morale à imposer à ses lecteurs. Je veux surtout raconter des histoires qui touchent le coeur des gens, dans un style qui ne soit ni trop abstrait ni trop recherché. J'aime tout simplement décrire le monde qui m'entoure et les gens qui le composent, même et surtout s"ils ne sont pas très reluisants.

Après avoir beaucoup voyagé (dans mes jeunes années), étudié plusieurs langues, beaucoup lu, beaucoup vu et écouté... et retenu (je crois), je me suis tourné, avant la trentaine, vers le journalisme. Une activité professionnelle (entamée en 1980 à Presse-Océan, terminée en 2009 à La Nouvelle République) qui, par la diversité des milieux sociaux auquels elle permet d'accéder, m'a ouvert les yeux de façon quasi définitive sur les humains, mes contemporains: parfois pas trop humains, parfois très, il n'y a pas forcément de juste milieu. J'ai découvert surtout que l'être humain, malgré tout, essaye d'être heureux, quel que soit le sens qu'il attribue à ce mot: bonheur physique, matériel, intellectuel, familial, sexuel, sérénité intérieure, ou un mélange de tout cela. Et il faut bien admettre que ceux et celles qui sont dans la délinquance, le vol, le braquage, voire le meurtre, cherchent  à être heureux, eux (elles-) aussi, même si la majorité des gens pensent qu'ils ont tort!

Le premier qui dit la vérité...ne ment-il pas?

Le journalisme a été pour moi une nouvelle porte ouverte sur la réalité sociale, sociologique, politique de mon temps à moi. Il serait vain d'écrire et de penser que le journalisme est la vérité, que le journaliste dit la vérité. Mais, fort des informations qu'il a collectées, classées, vérifiées, interprétées, il se doit d'approcher la vérité. Chaque journaliste doit être conscient que ce qu'il écrit, filme ou enregistre n'est mesurable qu'à l'aune d'une vérité qui ne saurait être que partielle, partiale, incomplète et liée à l'époque. Et comme l'époque - chaque époque - est forcément trouble, troublée, associée au mensonge, à la dissimulation, à l'envie, à la jalousie, parfois à la guerre malheureusement, toute vérité ne saurait être que relative. Il faut toujours se garder de donner dans le jugement définitif.

Il est classique, de bon ton, voire moral, d'opposer la vérité au mensonge. Encore faudrait-il se demander si tout mensonge n'a pas sa part de vérité.....Il est même des mensonges qui, à force d'être répétés ou maintenus, conduisent à la vérité...pour le plus grand bonheur des enquêteurs de police!

Actualité

  • samedi 14 décembre, DISTRE (SAUMUR), Carrrefour Market

    dédicaces l'après-midi jusqu'à 17h30)

     je dédicacerai notemment mon nouveau polar MORT SUR LA VIE.

  • samedi 21 décembre, SAUMUR, Galerie Hémisphère

    dédicaces entre 11h et 13h et entre 15h et 17hh.

    Dédicaces de mon dernier polar Mort sur la Vie, et de qsuelques autres livres dans la galerie d'Art Hémisphère, située 25, rue de la Tonnelle à Saumur.

    Des verres de bulles  ou de boissons non alcoolisées) vous seront offerts !

  • samedi 1er mars MÛRS-ERIGNE, Hyper U

    journée dédicaces

  • samedi 8 mars, SAUMUR Espace Culturel

    journée dédicaces

  • samedi 26 avril, LOCHES, salon du polar et de l'intrigue

  • dimanche 8 juin, CHOUZE-sur-LOIRE, Festival des Quais

    journée dédicaces...

    ... dans un cadre agréable en bord de Loire. Un Festival dynamique.

Lisez des polars !

Le Blog de Bertrand Gilet

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