" Des lèvres entrouvertes du commissaire ce fut un mince filet gris qui sortit lentement, tandis que les paupières avaient deux outrois battements. Puis Maigret tira son calepin d esa poche, regarda autour de lui le pharmacien, le docteur, les curieux ".

Maigret enquête, à sa façon, sans dévoiler, pas même à son collègue lieutenant, la façon dont il va s'y prendre. Dans une ville de Concarneau d'ordinaire calme, qui ne vibre qu'au rythme de ses marées, parfois fortes sous les vents de sud-ouest il est vrai, l'hiver s'est néanmoins  installé. Durablement? Pas sûr, car du côté du Quai de l'Aiguillon, aux abords de l'Hotel de l'Amiral dont les trois fenêtres éclairées contrastent avec la noirceur de la nuit, un crime a lieu ainsi que plusieurs tentavives de meurtres. Les victimes sont des notables ayant pignon sur rue en ville.

Il n'en faut pas plus à Maigret, célèbre commissaire parisien, aussitôt dépéché sur place, entraînant dans son sillage les inévitables reporters de faits divers de la presse, pour s'intéresser à cette affaire impliquant, au premier abord, ces quelques notables bien assis dans la société, apparemment sans problèmes. Attentif aux faits et aux moindres indices, et comme toujours attentif aux hommes et à leur comportement, avec ce qu'il comporte de caché, l'homme à la pipe, placide et matois, prend tout son temps pour tenrer de résoudre cette affaire qui enflamme vite le tout Concarneau. Une enquête classique dans un cadre typé, où le raisonnement prend toute sa place face à ces faits qui semblent s'abattre en rafales, comme la mer, sur les remparts. Une bonne galerie de portraits et un roman policier à l'ancienne mais résolument actuel.