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LE DEUXIEME SOUFFLE José GIOVANNI Editions Gallimard, 1958

On peut (re)lire Le deuxième Souffle en pensant à ses adaptations cinématogrphiques - celle d'Alain Corneau, intéressante, mais surtout celle qu'à tirée Jean-Pierre Melville de ce célèbre roman de José Giovanni. Ou tout simplement pour ses qualités propres d'écriture vive, d'ambiance pesante, de réalisme saisissant. L'histoire de Gu Minda, figurte du grand banditisme, dur au mal et respecté par ce qu'on appelait à l'époque - les années 60, 70, "le milieu". Un univers qu'a parfaitement connu José Giovanni (1923-2004), ancien taulard condamné pour complicité de meurtre et soupçonné de collaboration avec l'occupant allemand. Passons sur ce passé sulfureux pour ne retenir que ses films, scénarii et pour ce qui nous concerne ici, ses romans, dont Le trou, la scoumoune, Classe Tous risques, tous films adaptés au grand écran. Et donc ce Deuxième souffle, celui de Gu Minda, qui s'évade de prison pour mener une nouvelle vie - croit-il, entre Paris et Marseille. Le gangster ne peut coûter les ponts avec ses anciens amis et relations dont Manouche, la femme de sa vie, elle-même rackettée. Et Gu décide, pour elle surtout, de tenter un dernier coup - un gros vol de billets commis sur un fourgon blindé du côté de Marseille. Le coup réussit, mais le commissaire Blot, un flic à l'ancienne lui-aussi, ferme sur les principes, ne le lâchera pas d'une semelle. Gu le sait qui est aux abois, ses (anciens) amis aussi, tout comme Manouche qui ne cesse de trermbler pour son homme.

José Giovanni campe ici un roman violent comme une rafale de mitrtaillette, reflet de ce milieu pariso-marseillo-corse. Et nous donne un coup fort sur notre gueule de lecteur. Du début à la fin, ce Deuxième souffle nous hante encore. Surtout parce qu'il est finalement tout plein d'humanité. Et qu'il sonne juste.