Qui est ce mystérieux personnage laissant de nuit sur le trottoir de rues de différents quartiers de Paris un objet banal (capsules de bière, yaourt à la vanille, maillot de corps, canette de Coca, revue, sac en cuir...), objet improbable et impromptu figurant à chaque fois au milieu de cercles tracés à la craie bleue? Un plaisantin, sans doute, un joueur, voire un psychomachinchose, pense d'abord Adamsberg, le commissaire atypique et en apparence désabusé qui accompagne chaque roman de Fred Vargas. Curieux, quand même. La presse s'en amuse, au début. Mais quand ce sont des cadavres que l'on trouve encerclés à la craie, alors là, plus personne ne rigole. Ll'enquête prend vite une toute autre tournure. Danglard, l'adjoint à Adamsberg, se démène pour trouver des pistes derrière les indices, que le célèbre commissaire prend finalement pour de petits cailloux que l'homme aux cercles bleus laisse derrière lui, à la manière du Petit Poucet, mais certainement pas pour qu'on retrouve sa trace. Les enquêteurs finissent d'ailleurs par se demander si l'homme aux cercles bleus a quelque chose à voir avec les cadavres.

Comme toujours chez Fred Vargas, on nage en pleine incertitude, en plein délire au milieu duquel tout est possible, tout est ouvert. Entre psychologie, flegme, poésie et enquête policière, Fred Vargas, au singulier talent, nous conduit via des personnages complexes à la personnalité cachée, et une enquête qui progresse par petites touches, longue patience et grande prudence, jusqu'à un dénouement imprévu. Un régal pour le lecteur.