"D'abord un touriste albanais trucidé dans sa chambre...Ensuite, un musicien cubain supprimé de la même manière...Enfin, le marin pêcheur égorgé...Quel rapport entre ces trois morts? La boulangère? ". Julie la  gendarmette, n'y croit qu'à moitié. Et Léon Carro, le maréchal des logis chef de la compagnie de Pornic, qui conduit l'enquête, est sceptique. En tout cas, ces trois morts secouent la paisible cité portuaire du Pays de retz. Et font sourire le lecteur.

Car, plutôt qu'un polar, "Dans le port tout est bon" est une joyeuse et délicieuse comédie policière, où l'humour de Michel Moinier est féroce et ravageur. L'auteur, farceur, goguenard, spirituel, s'amuse à prendre une certaine distance avec ses personnages, y-compris les enquêteurs, et joue du jeu de mots, de la référence sociétale ou littéraire comme des insondables ressorts de l'âme humaine. La boulangère en question, une dame Lassou, est connue pour ses infidélités; et son supposé cocu, fait sourire...Tout de même, on peut se poser la question, n'aurait-elle pas montré ses miches avec les morts en question, ce qui aurait entraîné la vengeance du mari? 

A son rythme, Carro enquête, croit progresser, se ravise et finit par arriver à bon port, entre le quai Leray et le quai L'herminier jusque dans la ville haute. Dans ce polar atypique donc, Michel Moinier dresse un portrait personnel de Pornic, ville où les pêcheurs ne ramassent pas forcément que du poisson dans leurs filets....

A savourer un verre de grolleau gris à la main, sur le port, de préférence!