Polars nantais

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CARNAVAL INFERNAL Stéphane PAJOT Coop Breizh (2011). 190 pages. 8€. www.leotanguy.com

Merveilleux polar que celui de Stéphane Pajot: "Carnaval infernal" nous transpose dans un Nantes futuriste avec son carnaval placé sous le thème de l'enfer, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde. Le problème, c'est que deux morts (l'un dans un cocon tissé par une araignée géante, devant le théâtre Graslin) viennent toucher de près tout le petit peuple du carnaval, et mettre en émoi toute la cité, ce qui fait venir à Nantes, par l'évènement alléché, Léo-Alistair Tanguy, le cyber-enquêteur breton bien connu. Sous la plume alerte et très imagée de Stéphane Pajot, l'auteur-journaliste (à Presse-océan), se déroule sous nos yeux moins terrifiés qu'émerveillés - nous sommes ici dans un univers qui n'est pas étranger à celui de Jules Verne, surtout qu'une large partie du roman se déroule sur l'ïle de Nantes - une enquête menée tambour battant, sous une bruine de confettis et de machines volantes. Une Naoned redevenue peuplée d'îles, comme jadis avant le comblement de la loire. Sous la houlette du nouveau maire écolo, la ville est en effet redevenu la Venise de l'Ouest qu'elle fut jadis, et qu'elle reste dans l'imaginaire des Nantais.

Fort de ses points de chute dans la ville, notamment à La Perle, café attachant comme son patron Lolo de la rue du Port-au-Vin, et de journalistes du cru (de muscadet), Léo Tanguy va se retrouver sur la piste de nazillons autant abrutis qu'illuminées et tomber sous le charme d'une jeune journaliste japonaise, Chikafusa, à la gentillesse irrésistible et aux courbes avantageuses. Chikafusa qui va se retrouver finalement dans les griffes d'une machine incontrôlée aux apparences de yéti. Du King Kong au pays de Jules-Verne, décidément Nantes l'étonnante, aux multiples visages, est "LA" nouvelle héroïne en mouvement, entre monuments, traditions, innovation et machines: ces machines qui font converger vers elle, dorénavant, de nombreux voyageurs, touristes, Nantais, curieux voire sociologues. Ce polar bien enlevé de Stéphane Pajot nous rend la ville encore plus sympathique. Une lecture qui peut, pourquoi pas, se faire à haute voix au zinc d'un comptoir comme La Perle, devant un..."café de Vallet"!


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Le Blog de Bertrand Gilet