"Soulagé de se rendre compte qu'il s'agissait d'une plaisanterie sans doute imaginée par ses élèves, Bichon sourit à cette caricature de l'acteur comique, avant de se pencher sur pour découvrir la frimousse du petit blagueur. Dès qu'il eut saisi le bas du masque pour le relever, il sentit comme une brûlure lui traverser la gorge. Le petit fanfaron venait de lui trancher le cou avec la lame du rasoir qu'il dissimulait dans son dos".

 On tue beaucoup dans ce nouveau polar du Croisicais René Raimbau (même en 113 pages!), à l'écriture aisée et au sens de l'intrigue certain. Une série de meurtres vient en effet secouer l'automne et l'hiver dans la belle presqu'île, tous plus ou moins liés à des repaires et repères mythologiques, selon les gendarmes (qui néanmoins tournent en rond, impuissants). Hector, le correspondant de presse local, être secret mais apprécié de la population, tente bien de son côté, avec flair, de mener son enquête. Il y arrive pour constater que les meurtres (de personnamités locales) sont commis soit par des enfants soit par des gnomes ou des nains, le visage caché par le masque de Fernandel. Il n'y a rien de comique là-dedans et Hector l'apprendra lui-aussi en y laissant la vie...Les soupçons se portent peu à peu sur madame Dubreuil, l'institutrice, et donc sur certains de ses élèves. En tout cas, ceux qui sont toujours présents sur les crimes, ce sont les corbeaux...Un polar bien senti et astucieux écrit par un auteur amoureux de sa commune et de sa presqu'île!