Polars nantais

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LA TRACE DU SILURE Sylvain FORGE Editions Toucan Noir, janvier 2014.317 pages. 17,90€.

Isabelle Mayet ne connaîtra pas le déménagement programmé (en 2017) du 36, quai des Orfèvres. Le siège de la direction parisienne de la police judiciaire de la préfecture cde police doit en effet quitter l'ïle de la Cité pour des bâtiments plus fonctionnels dans le quartier des Batignolles. Capitaine de police, Isabelle est mutée à Nantes, ce qui l'arrange bien, sa mère, atteinte d'Alzheimer, résidant à Rezé. Et comme Isabelle, célibataire qui se demande si elle ne va finir vieille fille, est en plein questionnement sur sa vie, cette mutation tombe à pic. Sa première enquête à Waldeck l'emmène sur une affaire étrange, le cadavre du seul résident de l'ïle Héron, à Saint-Sébastien, venant d'être découvert. Qui a pu tuer cet homme, marginal certes, mais qui semblait jusque-là vivre tranquillement, dans cet îlot de verdure peu accessible, en tout cas suffisamment retiré du milieu urbain pour que l'ermite puisse vivre à sa guise, caché dans ses bois...et dans un bunker allemand que tout le monde semble avoir oublié?

Isabelle, qui doit faire ses preuves localement, malgré ses lettres de recommantion parisiennes, se lance à corps perdu dans cette enquête qui s'annonce difficile. A coeur perdu, aussi, ce qui va entraîner la policière de 39 ans dans des déboires qu'elle n'avait pas prévus.

Sylvain Forge nous entraîne avec conviction dans le sillage de l'enquêtrice et dans une ville de Nantes qu'il a appris à bien connaître. Entre Saint-Sébastien et Trentemoult, entre le sous-sol, forcément aqueux, du Cours des Cinquante-Otages et son PC de Waldeck, la capitaine Mayet donne de sa personne, persuadée que de la fange inexplicable vont remonter à la surface d'anciennes affaires criminelles nantaises que la police et la justice, faute d'éléments probants, avaient mises de côté. Au début seule contre ses collègues, elle va finir peu à peu, grâce à sa perspicacité et à sa ténacité, à les convaincre qu'il ne faut jamais parler d'eau qui dort. Surtout à Nantes où, comme chacun sait, la marée est bien une réalité!

Ce polar de Sylvain Forge se lit d'une traite, grâce à une intrigue bien ficelée et à des chapitres courts, et monte en puissance dans les cent dernières pages. Un classique, déjà!


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Le Blog de Bertrand Gilet