" Il n'a jamais eu le vertige...Il a même essayé le saut à l'élastique depuis un pont, en Dordogne.(...). Mais la montagne change tout La nature vierge, la solitude, l'immensité autour rde soi! Pas d'élastique au bout des jambes Le vertige est capable d'y gagner n'importe qui ".

On a effectivement le vertige dans ce roman très réussi de Valentin Musso, l'as du polar français (avec Michel Bussi).  Cinq amis - ou supposés tels, on s'en parcevra tout au long de ce roman - se donnent rendez-vous au chalet de Romuald, dans les Pyrénées. David, Théo, Dorothée, Juliette, ont décidé de se payer une tranche de bon air de montagne au cours d'un week-end qui s'annonce ensoleillé et prometteur. Rien de tel pour décompresser, se poser un peu et entretenir une amitié qui tourne surtout autour de Romuald et Théo, qui se connaissent de longue date.

Au fil du récit, on sent peu à peu (silences, non-dits, puis doutes et méfiance réciproque) que le week-end va finir en eau de boudin. Normal en un sens: comme tous les huis-clos à ciel ouvert - ce sont les plus redoutables. Les rancoeurs vont bientôt se faire jour et certains souvenirs remonter à la surface. C'est qu'en pleine nature, tout est exacerbé.

Sans faille raconte une double histoire: celle de la classique randonnée de montagne, déjà suffisamment éprouvante pour qui n'en a pas l'habitude; et celle du passé commun de deux des protagonistes dont les antagonismes vont bientôt crever l'abcès: les trois autres personnes en subiront eux-aussi les conséquences, impossible d'y échapper.

Ne racontons pas l'histoire avec trop de détails: le lecteur n'appréciera que mieux ce roman dramatique avec ses moments forts, bons et mauvais.

Une chose est sûre: grâce au talent de Musso, il est impossible au lecteur de ne pas ouvrir les pages, l'une après l'autre. L'auteur ne vous donne pas le choix: il vous piège, il vous enveloppe, avec ténacité, sans faille!