Un océan de polars

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LE CHINOIS Le chinois de Henning MANKELL (Kinesen, traduit du suédois par Eric Cassaigne, 2011). Editions du Seuil. 556 pages. 22 €.

Par une nuit de janvier 2006, un incroyable massacre - dix-neuf personnes - est perpétré dans un village perdu du nord de la Suède.  Même si l'on se dit, depuis l'horrible massacre commis en juillet 2011 en Norvège, par un illuminé nazillon, que le mot incroyable...n'est plus incroyable. Au nombre des victimes figurent les parents adoptifs de la mère de Birgitta Rosling, juge. Celle-ci, en congé maladie, va mener son enquête pour son propre compte, parallèlement à celle de la police, qui va rapidement arrêter un suspect. Mais à partir d'un ruban de soie rouge retrouvé sur les lieux, provenant du restaurant chinois de la commune voisine, Birgitta Rosling va se trouver plongée dans la Chine nouvelle, partagée entre son idéal révolutionnaire, son parti unique et sa soif de réussite économique dont profitent les ambitieux de tous bords. Décortiqueur de la société suédoise et de sa social-démocratie, longtemps considérée comme le modèle des pays nordiques, Henning Mankell n'est pas plus tendre avec le géant chinois auquel il prête des visées impérialistes, notamment en Afrique. Un thriller géopolitique terrifiant...et sans l'inspecteur fétiche de Mankell, Wallander, définitivement cloué au placard.