Un océan de polars

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DEADLINE A OUESSANT (L'EMBAUMEUR) Stéphane PAJOT L'Atlier Mosesu, 2013. 185 pages. 9,95€.

Passez quelques bons quarts d'heure armoricains avec "Deadline à Ouessant", le dernier Pajot (Aztèques Freaks, Carnaval Infernal), auteur qui écrit (bien) à jet continu. Cette fois, le romancier nantais nous narre avec humour et humeur une histoire sombre qui a pour cadre "an enez Eussa", l'île d'Ouessant, la première île au fond du "Fromveur" après Molène. Pat Kerbili, un ami de Luc Mandoline (le nouvellement célèbre embaumeur) a disparu sans laisser d'adresse. Tenu pour mort. Celà ne lui ressemble pas.

Mandoline pose donc son sac à Ouessant, son Stiff, ses moutons, son bistrot, son cimetière pour une balade que le thanatopracteur n'aura guère le loisir de prendre pour une thalassothérapie. A peine débarqué sur l'île que les ennuis commencent. Dans cette île du "penn ar bed", où l'ankou (la mort personnifiée) et le proella (l'enterrement symbolique des disparus en mer) pèsent encore d'un certain poids, Luc Mandoline va même y risquer sa peau. Il est témoin d'un meurtre (que tout le monde sur l'île veut maquiller en rixe mortelle); on lui tire dessus à la carabine; on le séduit (il ne s'est pas assez méfié de la belle Chiquita). Surtout, sa quête de vérité via la recherche d'indices probants débouche sur quelques pans étonnants de la deuxième guerre mondaile, avec notamment un assez troublant appel gaullien du 18 juin et un arrière-plan d'histoire bretonne (résistants, collabos) au cours de cette période trouble. Qui voit son sang...

Dans une écriture alerte, imagée, ponctuée de références rock et pop, Stéphane Pajot dresse quelques bons portraits de ces îliens finistériens détenteurs de quelques bons secrets de derrière les rochers. Et cela vous donnera sûrement l'envie d'aller ou de retourner à Ouessant...