Un océan de polars

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SOLO (JAMES BOND) William BOYD Solo. A James Bond Novel. Ian Fleming Publications limited, Londres, 2013. Traduction française de Christiane Besse (Editions du Seuil). Collection Points, 2015. 346 pages. 7,70€.

" Bond s'installa à la terrasse du Café Picasso, l'esprit en ébullition.(...). Il alluma une cigarette et repensa à la femme du Dorchester, Bryce Fitzjohn, et à leur série de rencontres durant les dernières douze heures.(...). Il se surprit à penser à elle, à son long corps mince et séduisant. Un petit frisson de désir animal lui parcourut le bas-ventre. De concupiscence, en fait. L'instinct préhistorique: celle-là, elle est à moi".

Pas de doute, James Bond, l'éternel séducteur, l'agent secret qui aime prendre du plaisir, est de retour. Sous la plume de William Boyd, grand écrivain anglais, qui a eu l'autorisation, motivé qu'il était, à perpétuer les aventures du célèbre héros de ian Fleming, symbole de tout le Royaume-UnI. Bond a du pain sur la planche. Et c'est en Afrique, continent cher à l'auteur (né au Ghana) que notre 007 va se retrouver impliqué, au coeur du conflit entre le Zanzarim et le Dahum, province sécessionniste. Un génocide est en cours et il faut faire cesser la guerre d'urgence. On pense au vrai génocide, celui du Rwanda. William Boyd adjoint à Bond une coéquipière locale, la belle métisse Grace Ogilvy-Grant, qui connait les codes locaux, grâce à son origine lowele (ethnie du Zanzarim). Ensemble, ils vont faire équipe sur un théâtre d'opérations particulièrement dangereux et piégé.

William Boyd aurait pu se contenter d'un brillant exercice de style: il va plus loin en rendant cette quinzième aventure de James Bond digne de ses devancières. Certes, le périple africain nous paraît parfois un peu "gros", un peu chargé, mais qu'importe, Bond tel un ouragan emporte tout et le lecteur sur son passage. Amateur de jolies femmes donc, d'alcools forts et de bonne chère, James Bond va d'ailleurs risquer sa vie, à force de cotoyer des personnages douteux, mercenaires en tous genres, corrompus nés, gangsters cruels, politiciens troubles: à l'imaghe d'une certaine Afrique. Et surtout de jouer en...solo!

Après ce moment de plaisir, on peut se remettre à lire tout James Bond, de "Casino Royale" à "Meilleurs voeux de la Jamaïque": occasion de se rendre compte que "Solo" est au même niveau de frissons et d'inventions que les romans signés Ian Fleming.