Un océan de polars

Tous les enregistrements
N'OUBLIER JAMAIS Michel BUSSI Presses de la Cité Pocket. 543 pages.

"Les images du drame défilaient en boucle. Le regard désolé de la belle suicidaire. L'écharpe Burberry qui flottait au bout de la main. L'horizon vide. Bordel! Quelque chose m'échappait".

Si l'idée préconçue que le nombre de livres vendus ne fait pas nécessairement la qualité intrinsèque d'un ouvrage, le roman "N'oublier jamais" de Michel Bussi - effectivement plus gros vendeur de polars français (année 2015) apporte un cinglant démenti. C'est un très fort roman que cette histoire à rebondissements incroyables, située en Normandie, une région chère à l'auteur: à Yport, sur une haute falaise, Jamal, handicapé à prothèse mais coureur handisport et athlète ambitieux, se trouve-t'il ici au mauvais moment lorsque, devant ses yeux, une femme, belle, la robe déchirée, le dos face àau vide, tombe de la falaise. Jamal avait essayé de lui tendre son écharpe rouge. En vain. La femme tombe et se tue. Suicide, c'est ce que Jamal croît et c'est d'ailleurs sa version.

Mais allez raconter cela à la gendarmerie, quand vous vous appeler Jamal Salaoui, que vousvenez d'une banlieue difficile, que vous avez déjà commis des faits délictueux et et que donc vous êtes le premier témoin de ce drame? Et puis, Jamal dit-il la vérité, ou est-il impliqué directement dans ce qui peut peut ressembler à un crime délibéré? C'est parole contre parole, inévitablement.

Commence alors pour le jeune homme une histoire dont il est à la fois le coeur, le témoin, l'acteur, le gibier. Il faut un coupable et n'est-ce pas lui, le témoin et suspect, qui correspond le mieux au profil de l'homme par qui le mal est arrivé?

Un roman mené tambour battant, qui témoigne de l'habileté diabolique et de l'art consommé de la narration policière. Impossible de le lâcher au milieu du gué, signe que "N'oublier jamais" prend aux tripes et au cerveau!