"Clotilde se tenait debout devant la Passat, énervée, cherchant désespérément les clés de la voiture au fond de son sac. Tout se bousculait dans sa tête, elle ne savait même pas où aller lorsqu'elle aurait tourné le contact..(...).  Elle ne parvenait pas à mettre en ordre toutes les pièces du puzzle, elle avait confusément l'intuition que le drame de l'été 89 s'était joué autant entre les adultes qu'entre les adolescents, deux cercles séparés; et que ce vieux cahier était le seul lien entre les deux".

Août 1989, au coeur de l'été corse, sur la presqu'île de la Revellata, près de Calvi. Une voiture tombe dans le ravin après avoir loupé un virage: Clotilde y a perdu ses parents et son frère. Seule rescapée. Meurtrie à vie le coeur et l'âme brisée à jamais. Une orpheline qui a pourtant construit sa vie de femme, en Normandie. Il faut bien vivre!

Août 2016. Clotilde revient pour la première fois sur les lieux du drame, accompagnée de son mari Franck et de sa fille Valentine. Au camping des Euproctes, où ils passèrent cet été fatal, Clotilde se souvient...et perçoit que sa mère est vivante. Une lettre puis quelques signes témoignent que ce ne sont pas des lubies. Mais avec l'omertà sévissant en Corse, comment mener son enquête pour se raccrocher à cet espoir de revoir sa mère vivante?

Michel Bussi, Normand d'origine corse, connaît bien l'île, qui n'est pas que de beauté. Le côté sombre de ses habitants, leur goût pour la tradition du secret et le conservatisme sont ici omniprésent, dans ce roman palpitant, un peu long cependant. Mais quelle écriture, quels rebondissements! Bussi est le roi du polar français, il n'a pas son pareil pour restituer des lieux, des ambiances, des personnages. Et des situations...même si elles ont l'air invraisemblables!

A lire en tout cas, car tout Bussi est à lire!