" Avec ses cheveux gris coupés courts, il avait fière allure (...). Son cadavre gisait sur le dos, dans une posture étrangement contorsionnée, la main gauche disparaissant dans la pliure du genou, la hanche carrément déboîtée, la main droite reposant sur son coeur. Son visage était horriblement déformé et ses yeux grands ouverts fixaient le plafond ".

Pierre-Louis Pennec, le directeur du Central Hôtel, célèbre établissement de Pont-Aven, que plusieurs peintres encore plus célèbres, comme Paul Gauguin, ont fréquenté jadis, est retrouvé assassiné. Véritable patriarche, héritier d'une longue lignée d'hôteliers, le vieux Pennec était connu pour son caractère fort, tenace, têtu même...comme tout bon Finistérien.

Le commissaire Dupin, qui depuis sa mutation à l'Ouest, réside à Concarneau, est appelé à la rescousse, notamment pour faire le tour du propriétaire. Et ce qu'il va apprendre va se révéler peu à peu édifiant. Voyons, se dit-il, qui a intérêt à commettre ce crime - Pierre-Louis Pennec étant fort âgé, 91 ans sonnés...sinon quelqu'un de son entourage? Et comme à Pont-Aven, tout tourne autour de l'art, Dupin se dit que c'est aussi par là qu'il faut creuser.

Mais si la Bretagne est très avenante, ses habitants sont plutôt discrets.  Toutefois, nous ne sommes pas en Corse, ici pas d'omertà: les langues finissent toujours par se délier. Surtout que Dupin, sous ses dehors bonhomme, n'est pas du genre à se laisser berner.

Un polar bien enlevé signé Jean-Luc Bannalec, fin connaisseur de la Bretagne, de ses paysages, de ses habitants, de ses spécialités gastronomiques, même si le crime n'est en principe pas étoilé au Guide Michelin!