Dans une ville de Strasbourg en proie à la canicule, pire que celle de 2003, Anne Boher, médecin légiste, se démène comme elle peut, entre son travail, sa mère malade, son mental devenu fragile, et surtout une obsession: sans enfants, elle est la dernière de la lignée familiale. Et voici qu'on la menace: lettres et coups de fils anonymes, poupées ensanglantées déposées à son domicile. La machine  - machination? - s'emballe.Tout cela est trop lourd pour elle, pourtant femme brillante à forte personnalité. Lourde comme cette chaleur qui écrase tout. Malgré l'aide d'Enzo Marquez, son assistant; malgré l'appui de Laure Bellanger, son amie psychologue; malgré le réconfort que lui porte Franck Albertini, un ancien policier, Anne Boher perd pied peu à peu. Seule l'obsession de retrouver un dossier, le 242, dans les archives de l'hôpital, situées au sous-sol, qui lui permettrait de comprendre une affaire ancienne, lui redonne de l'élan.

Lalie Walker, néo-Nantaise, promène le lecteur dans cette situation compliquée, dans une ambiance étouffante, au milieu de personnages également complexes, comme chacun d'entre nous. Au final, un polar très fort, sur fond de Traviata: la musique de Verdi, en effet, inonde les rues de la ville, régulièrement, sans que personne ne sache d'où elle jaillit.