Quelle histoire! Un thriller super bien construit qui a pour cadre exotique l'ïle de la Réunion. Un après-midi de cagnard à Saint-Gilles (sur la côte ouest), entre piscine et hôtel, Liane, la femme de Martial, tous deux "métros" en vacances avec leur fille Sofa, disparaît. Du sang est retrouvé dans leur chambre et la femme de ménage, Eve-Marie, est formelle: Martial est rentré dans leur chambre d'hôtel pendant que Liane y était. Et elle l'a vu ressortir avec un grand sac: il aurait pu cacher un corps!

Problème pour la capitaine de police Aja Purvi, chargée de l'enquête: il n'y a pas de corps, pas forcément de crime donc. Sauf que Martial disparaît avec sa fille. Et qu'un nouveau meurtre a été constaté, près de l'hôtel. Bientôt toutes les forces de police et de gendarmerie de l'île sont sur la piste du fuyard. Bien sûr, Martial ne peut s'échapper de l'île, mais il a vécu ici autrefois et il en connaît les moindres recoins.

Par-delà la maestria de l'auteur, Michel Bussi, le roi du polar français, la traque se transforme aussi, pour le plaisir du lecteur, en voyage géographique, entre Saint-Gilles, Saint-Denis, les Cilaos, le piton de la Fournaise et l'anse des Cascades. A travers une nature luxuriante et des paysages à couper le souffle, grâce à la plume imagée de l'auteur, Ne lâche pas ma main est aussi une balade ethnographique: ici les Cafres et les Malbars, les Zoreiles, et les Créoles vivent en bonne société dans ce territoire qui était dépourvu de population lorsque les Français ont découvert l'Île Bourbon, qui deviendra La Réunion.

L'auteur nous décrit les us et coutumes de ces gens d'origines diverses, métissés, ouverts au visiteur. Une île peuplée de femmes appétissantes, mais aussi de machos. Aja, Christos, Imelda sont des personages très parlants, Martial aussi. Mais ce dernier n'a-t'il pas un compte à régler avec son passé? C'est ce que se demande la capitaine Purvi. 

N'allons pas plus loin dans le résumé: ce livre est de ceux qu'on ne lâche pas, de la première à la dernière page. Epoustouflant!