Le commandant de police Mario Venturini enquête sur un suicide douteux à Poitiers - celui du jeune Julien Lamy - puis sur un assassinat - celui de Thierry Merlet, mari de Martine, la soeur de Julien - commis à Tours. Les deux morts sont donc les membres d'une même famille: peut-on les relier dans une même affaire, ou s'agit-il de deux affaires distinctes? Et quel rôle a pu bien jouer le vieil Antonin Barillet, agriculteur poitevin au passé masqué par prudence, un taiseux qui occulte la période de la dernière guerre mondiale pour ne pas qu'on lui pose trop de questions sur ce qu'il a fait pendant l'Occupation? Ou alors, des secrets de famille seraient-ils à l'origine de tous ces évènements?

Flanqué d'Isabelle Pontreau et de Bruno Chalais, ses plus proches collaborateurs, le commandant Venturini, faux débonnaire mais vrai philosophe, adepte comme son géniteur Jean-Luc Loiret de la philosophie d'André Comte-Sponville (NB: connu notamment pour son Petit traité des grandes vertus) va faire de nombreux allers-retours entre les deux villes pour tenter de percer ces mystères et en faire sortir une vérité policière et judiciaire. Au prix de longues heures d'entretien et à force de se triturer les méninges, cette vérité va se dessiner peu à peu à Venturini, pour apparaître telle qu'elle est dans les ultimes pages d'un polar bien enlevé.

Le lecteur retrouve avec plaisir ce commissaire attachant dont l'ambition se borne à bien faire son travail plutôt que de lorgner sur un poste plus haut placé. Jean-Luc Loiret, conteur né, n'a pas son pareil pour raconter des histoires psychologiques bien campées dans leur contexte local. Local, donc universel.