Un océan de polars

Tous les enregistrements
REGLEMENTS DE CONTES Jérémy BOUQUIN Corsaire Editions, collection Pavillon Noir, 2012. 318 pages. 14€.

Il y avait les "Cinq petits cochons" d'Agatha Christie, il y a désormais les trois petits cochons de Jérémy Bouquin, récidiviste inspiré du polar, après son prometteur "Printemps de barges" (voir crtique dans cette même rubrique). Comptines mises à part, la gent porcine de Bouquin est nettement plus effrayante que celle de la reine du polar, dont l'intrigue se déroulait dans un univers familial fermé. Ici, c'est le thriller politique qui est de mise. Jérémy Bouquin s'inspire de la vie de Pierre Goldman, intellectuel, écrivain, ayant évolué vers le braquage, suspecté en 1969 d'avoir assassiné deux pharmaciennes, boulevard Richard-Lenoir à Paris (lui-même est mort assassiné en 1979).

L'intrigue de ce polar touche à la politique, à l'extrême-droite, à l'extrême-gauche, aux nouveaux médias. A Orléans, Sébastien Pérodin, banquier en vue, et pas seulement dans le monde du grand capital, vient dêtre pris en otage par un trio se faisant appeler les "trois petits cochons". Son garde du corps a été tué. Des anars mystérieux, sur la piste desquels est lancé le jeune capitaine Thomas Gambert, flic en pleine ascension, affecté à la PJ d'Orléans, revendiquent l'action. Gambert est flanqué de Philippe Grenier, un vieux poulet qui n'en peut plus, ancien de la DCRI (renseignement intérieur), au savoir-faire  incontestable. Ce duo improbable finit par jouer collectif pour mettre au jour cette enquête qui ridiculise le banquier, retrouvé nu aux côtés d'une pute non moins vêtue. Le film a circulé sur le net via les réseaux sociaux. Il faut agir vite. Et un vieux général à la retraite, proche du pouvoir en place, exige ces résultats. La raison d'Etat a ses raisons. Le prétexte à une galerie de portraits étonnants, bien typés, où chacun se demande, dans ce monde de manipulateurs, s'il est bien à sa place.