Ce polar classieux, campé dans le Nantes du milieu des années 80 - celui du Continental, le mythique "Conti" - et de ces chantiers navals qui allaient bientôt fermer, est écrit à la première personne par un écrivain dont on ne saura pas le nom, et qui se trouve entraîné dans la spirale des nuits arrosées au gin, trop près de ce Quai de la Fosse qui, à l'époque, abritait encore une pègre classique, et non plus les" bobos" revenant d'une visite aux obligatoires Machines de l'ïle. L'écrivain, aux prises avec des fins de mois difficiles, en recherche d'une inspiration qui le fuie, passe son temps à errer sur les quais, à arpenter les rues, à s'installer dans les bars. Comme il a également tendance à jouer - La Baule, son casino - nécessité financière oblige, il finira bien, à force de se frotter au danger, par se brûler un jour les ailes. Et d'ailleurs, n'a-t'il pas une propension naturelle, avec son imagination fertile, à se détruire?

Alors que crachent les flingues, qui laissent plus d'un truand sur le carreau, et que la police - le commissaire Copel, curieux personnage - commence par se méfier de lui, tout en lui assurant une protection règlementaire, l'écrivain semble pris au piège de sa curiosité et de son appétence pour le monde de la nuit. Après un bref voyage à Londres, il revient dans sa bonne ville, muse inspiratrice, bien décidé à outrepasser " La dernière limite", celle de la mort.

Un superbe roman noir signé Alain Coelho, écrit à l'aune de l'existentiel.