René Raimbeau a le sens inné de la narration et chacun de ses romansi - en l'occurrence ce plaisant Assassin du Dojo vannetais - n'échappe pas à la règle qu'il s'est imposée: 110 pages, un récit limpide, une intrigue simple menée tambour battant, une chute finale inattendue.

Arthur, jeune administratif stagiaire nommé à Vannes, intègre le commissariat local au service des archives. Mais le commissaire ne va pas tarder à trouver en lui un jeune homme doué et prometteur. Pour essayer de contrer une vague d'assassinats aussi mystérieuse qu'inquiétante, Arthur va être chargé d'approcher au plus près la faune notamment interlope du quartier mal famé de La Rabine (nb: nous sommes dans les années 70), là où ces meurtres ont été découverts, avec à chaque fois un assassin insaisissable qui semble jouer avec les nerfs des enquêteurs en signant ses crimes: en cassant les poignets de ses victimes par des prises qui dénotent une excellente connaissance des arts martiaux.

Arthur va devoir la jouer fine pour démarquer ce monstre en s'intégrant au club d'arts martiaux de la ville et s'attirer ainsi la curiosité puis la confiance des pratiquants. Et son amour des (belles) femmes pourrait bien le servir, mais attention: qui s'y frotte peut s'y piquer!

Arthur, Croisicais autant que peut l'être l'auteur, René Raimbeau, formé aux arts martiaux et ancien administratif de la police, a puisé dans ses souvenirs pour écrire ce roman captivant. Et en couverture, le lecteur pourra reconnaître un jeune homme plein de santé, aux cheveux mi-longs... comme son  Arthur de personnage.

Si L'assassin du Dojo Vannetais hante vos nuits après lecture, attention, il existe peut-être encore (en frère jumeau), prêt à resurgir sur la côte sauvage, dans les marais salants, au Croisic, c'est-à-dire dans les lieux saints de l'auteur!