Un océan de polars

Tous les enregistrements
LES MILANAIS TUENT LE SAMEDI Giorgio SCERBANENCO I Milanesi ammazzano al sabato, trafuit de l'italien par Laurent Lombard, 2011. Rivages/Noir, Payot & Rivages. 206 pages. 8€.

Déjà traduit, en 1970, par Roland Stragliati (Editions Plon), l'excellent " Les Milanais tuent le samedi" retrouve une seconde jeunesse grâce à François Guérif, le patron de Rivages/Noir. Il le mérite, comme le mérite l'oeuvre solide de Scerbanenco, cet italo-ukrainien de Milan, auteur de la série des Duca Lamberti. Ancien médecin reconverti dans la police, Duca Lamberti et son second Mascaranti, flanqués de Livia (compagne de Duca), enquêtent sur le meurtre, atroce autant qu'inexplicable, de Donatella Berzaghi, une jeune femme simplette, six ans d'âge mental, aux mensurations impressionnantes, avec son mètre quatre-vingt quinze et ses quatre-vingt quinze kilos. Mais la géante est bien proportionnée, belle, très belle même. Couvée par son père Amanzio, veuf qui ne vit que pour elle, Donatella disparait un jour de l'appartement familial où pourtant elle est soildement gardée. Son père craint en effet, vu son handicap mental, qu'elle soit kidnappée. Et elle finit par l'être.

Evidemment, une telle jeune fille, vraie géante, ne passe pas inaperçue, et l'enquête va rapidement se diriger vers les milieux des maisons de passe et des maquereaux milanais, plus spécialement vers la pègre des Italiens du sud montés dans la capitale lombarde. La prostitution forcée, cela tombe sous le sens. Son père, ancien camionneur vigoureux, a juré de la retrouver, morte ou vivante, parallèlement à l'enquête de police, qui ne progresse pas assez vite selon lui. Le pire - la découverte de la fille morte, brûlée - va arriver. Reste à remonter les fils qui la tenaient et à arrêter les coupables. Du classique donc, mais au total un roman attachant, avec des personnages bien typés, comme Scerbanenco sait les camper. Un auteur à (re) découvrir d'urgence.