Un océan de polars

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***INTERVIEW: JEAN-LUC LOIRET A l'occasion de la sortie de "Tu l'emporteras pas au paradis", Jean-Luc Loiret évoque ce polar et son personnage principal récurrent, le commandant de police Mario Venturini.

Le Vendéen Jean-Luc Loiret, auteur installé de longue date à Vouneuil-souds-Biard, près de Poitiers, publie son cinquième polar "Tu l'emporteras pas au paradis" (Editions Venturini & Co). Mario Venturini, son flic philosophe, enquête cette fois sur un homme qui est l'objet de menaces et même, deux mois plus tard, d'une tentative d'assassinat au poignard: le tanto, poignard effilé des samouraïs. Est-ce la même personne qui sévit ainsi dans l'ombre, à Poitiers?

Jean-Luc Loiret, enseignant et fondu de course à pied longue distance, aime les intrigues bien ficelées, dans des lieux qu'il affectionne. Son Venturini fait le régal des lecteurs. interview d'un auteur attachant.

BG: Mario Venturini, votre flic philossophe, revient pour une cinquième enquête, "Tu l'emporteras pas au paradis". Parlez-nous brièvement de ce nouveau polar.

JLL: Venturini enquête sur des meurtres où le poignard japonais a une grande place. Sa vie privée qui se complique ne l'empêche pas de garder son oeil affuté quand il s'agit d'observer la société et de résoudre une affaire. Dans un groupe de sexagénaires qui copinent depuis plus de trente ans, quelque chose s'est brisé, mais quoi?

Ce polar est-il dans la continuité des précédents, avec les mêmes personnages?

JLL: Oui, on y retrouve mes personnages fétiches, mais le milieu de l'enquête n'a rien à voir avec les précédents ouvrages.

Le commandant Venturini  est un flic qui se satissfait de son sort: aucun désir de promotion, volonté de rester dans sa bonne ville de Poitiers. N'est-ce pas en cela qu'il est déjà philosophe?

JLL: Il semble satisfait de son sort et est ravi de faire un pied de nez à sa famille qui n'a jamais aimé son métier. Il ne voudrait pas en partant leur donner raison.

Même côté coeur, il se satisfait de sa relation déjà ancienne avec sa compagne, mais presque à distance, puisqu'elle habite Bordeaux. Il ne faut pas le brusquer, le Mario...

JLL: Détrompez-vous, sa vie sentimentale va se compliquer, mais je ne veux en dire davantage.

Les flics philosophes, dans la police, ce n'est pas si courant. N'était-ce pas l'occasion pour vous, Jean-Luc Loiret, de placer vos citations préférées dans vos oeuvres de fiction, et de donner ainsi au lecteur fondu de polars, des pistes pour s'intéresser à la philosophie?

JLL: Complètement! Il paraît qu'il n'y en pas (de flics philosophes). Cela permet à Venturini de prendre de la hauteur et de s'échapper dans son univers. Et à moi de parler de Comte-Sponville et de la philo.

Beaucoup d'auteurs français aiment écrire sur les villes provinciales. Quels sont ceux qui vous le plus influencé?

JLL: Evidemment, Simenon qui a beaucoup voyagé dans la vie et dans ses polars. Et étrangement, Mankell, son Wallander et sa Scanie plongée dans la pluie, le froid et le brouillard.

A l'évidence, Poitiers, la Creuse aussi ("Le marché aux tueurs") vous inspirent. Le bonheur, pour un auteur de fiction, est-il dans les villes et paysages familiers?

JLL: J'adore implanter mes personnages dans des endroits que je connais bien et apprécie, cela me donne une plus grande liberté pour parler d'eux. Cela rend mes personnages plus vivants.

Des gens, des proches ou pas, se reconnaissent-ils parfois dans vos romans? Et qu'en pensent-ils?

JLL: En général, ceux dont je me suis inspiré ne se reconnaissent pas. Par contre beaucoup de lecteurs du coin pensent reconnaître telle ou telle personne de notre entourage, alors que je n'avais pas pensé à elle. Ce sera peut-être différent le dernier. Queques méchants pourront se reconnaître!

Venturini est-il déjà dans les starting-blocks pour une sixième enquête?

JLL: Pour la première fois fois, non. Le le laisse reposer, je pesne que c'était nécessaire. D'ici deux ou trois mois, je vais le retrouver et je pense que les idées vont fuser! Du moins je l'espère, sinon il va disparaître de l'horizon!

Recueilli par Bertrand Gilet, 18 octobre 2014.

NB: Jean-Luc Loiret a publié chez Geste quatre polars: On ne meurt jamais par hasard (2008); La chute d'un flic poitevin (2010); Croix de bois,croix de fer, si tu mens... (2012); Le marché aux tueurs (2013), tous romans chroniqués sur notre site. Ainsi qu'une savoureuse "Vengeance du cochon", recueil de nouvelles policières (2011) également chroniquées sur notre site.