Un océan de polars

LE BAISER DU CONGRE DEL PAPPAS Jigal poche, mars 2000.282 pages.

" Un choc à l'arrière, il vient de me défoncer le coffre et pousse ma caisse avec son gros moulin. Juliette crie et Féfé cogne sous le heurt. Heureusement, la petite rue que je comptais prendre est là juste après le feu rouge. Je le grille allègrement. L'homme à la Jag me colle au cul, me pousse ".

Le premier polar de Del Pappas fut un choc, la révélation d'un auteur, Marseillais et universel. A l'mage de la cité phocéenne, lumineuse avec un côté sombre,  il n'épargne personne, nous renvoyant en pleine poire  une palette de l'espèce humaine dans toutes ses facettes. L'ateur rappelle d'ailleurs, en préambule, que "le congre est un poisson crépusculaire" et que "carnassier redoutable, il atttaque avec férocité tout ce qui passe à sa portée".

Aux prise avec deux tueurs, dont un flic psychopathe, toujours en activité, violent, tordu et sadique, mais qui se prend pour un intègre Superman. un congre humain sans foi ni loi, policier véreux qui copine avec la pègre, sûr de son impunité.

A la suite d'une "engatse", Constzntin, et par ricochet son vieil ami corse Féfé, le pêcheur, se retrouvent au coeur d'un enjeu qui n'a rien d'un jeu : c'est la peau de Constantin que le flic, Morandi, et son acolyte, le " Noir marron", veulent, défoncée, trouée, grillée, noyée, peu leur chaud !

Constantin, l'ancien photographe qui n'aspire pourtant qu'au bonheur, surtout avec la belle métisse Juliette, sa nouvelle conquête, ne peut plus dormir tranquille, ça se gâte pour lui et ses proches, en ville, dans les calanques, en mer.. Les meurtres s'accumulent et le commissaire Matéis, ami de Constantin, ne dort plus non plus  : il cherche à coincer Morandi, sur des preuves tangibles.

Un polar époustouflant, qui sonne comme un hymne, vibrant, à Marseille la ville bouillante de vie. A noter que Del Pappas utilise un glossaire à destination du lecteur, pour la compréhension d'un roman truffé de mots et d'expressions locales, souvent provençales.