Hercule Poirot a beau être en retraite, si on fait appel à lui pour élucider un meurtre, pas loin de chez lui au demeurant, eh bien, il s'y colle. Ses cellules grises fonctionnent toujours, comme il aime à le rappeler à tous. Et puis, c'est une question de curiosité intellectuelle.

Aussi, quand il s'agit de dissiper le mystère autour de la mort de Roger Ackroyd, retruvé assassiné chez lui, ce n'est finalement pas pour lui déplaire. D'autant plus que le docteur Sheppard, qu'on a prévenu en premier pour constater la mort, qui va rester proche de lui, lui paraît être un homme de bon sens et de bonne compagnie.

Mais, parallèlement à l'enquête de police officielle - Poirot aime bien faire comprendre aux enquêteurs mandatés par la justice qu'ils se trompent, c'est son péché mignon, n'est-ce pas ? - comment trouver le coupable entre les membres de sa famille, les serviteurs, les voisins qui gravitent autour de celui qui, avant de passer de vie à trépas, faisait confiance à tous: Ralph Paton, madame et mademoiselle Ackroyd, le major Blunt, Parker, Geoffrey Raymond, Miss Russell, etc... Et puis, tous n'ont-ils pas une bonne raison de mentir - oh, un mensonge qui ne prête pas forcément à conséquence et qui ne fait pas forcément de checun (e) un coupable ?

Bref, dans le huis-clos de la propriété de Roger Ackroyd, Hercule Poirot, qui accumule tous les indices possibles, même et surtout les plus infimes, va comme à son habitude être comme un poisson dans l'eau. Ce n'est pas diantre pas au détective belge, très Anglais de coeur et d'esprit, qu'on va faire prendre des vessies pour des lanternes !

Quant aux lecteurs, ce ne sont que dans les ultimes pages de ce roman plein de malice et de logique, que la vérité et rien que la vérité, aussi incroyable fut-elle, va les heurter de plein fouet, nous estomaquant pour de bon. Pour une démonstration, c'en est une !

Le meurtre de Roger Ackroyd est tout simplement l'un des meilleurs romans de la reine du crime, Agatha Christie.