C'est un polar brillant, autant par sa narration à trois personnages que par sa longue et minutieuse enquête, sans parler de l'humanité de ses personnages. Alors qu'une série de cavavres (de jeunes hommes) sont découverts- noyés - sur la côte sud de Stockholm, les vivants continuent à vivre, chacun dans son trip.

Pour Manfred, le policier, c'est aussi l'occasion de prendre un peu d'air alors que la petite fille qu'il a eûe avec sa jeune femme Afsaneth est entre la vie et la mort. Pour Samuel, jeune marginal en rupture de famille, aux prises avec d'insolubles problèmes de drogue (et donc de menaces à son encontre), il s'agit de vivoter, ce qu'il fait en se faisant embaucher provisoirement comme garde-malade (un jeune en état comateux, en fait). Quant à la maman de Samuel, Pernilla, membre d'une congrégation très chrétienne, elle se désole de voir son fils tomber dans la délinquance, et elle a d'autre part maille à partir avec le pasteur du coin, qui la harcèle sexuellement tout en prêchant la bonne morale.

C'est dans ce contexte que se tient cette histoire compliquée: Manfred, sa collègue Malin et les autres, cherchent à y comprendre quelque chose. Ces trois personnages ont, pensent-ils, un point commun, du moins ils sont reliés entre eux par un fil qui, à mersure que l'enquête progresse, semble de moins en moins ténu.

Samuel, lui, rencontre la maman de l'adolescent en état comateux, Rachel, une femme envoûtante et mystérieuse, belle comme un coeur et se dit qu'elle peut contribuer à sa stabilité. Et Pernilla se rend aussi compte qu'elle ne peut laisser tomber son fils unique, malgré le conseil que lui donne le pasteur.

Et déjà, les cadavres découverts sur les côtes se rapprochent des personnages ci-dessus.

Passionnant, ce roman à trois narrateurs (Manfred, Samuel, Pernilla), peut se lire d'une traite. Nourri à des références bibliques (Jonas et la Baleine), il vous laisse à bout de souffle, tant l'intrigue bâtie par l'auteure (couronnée de plusoieurs prix scandinaves) tient la route (côtière).