Un océan de polars

CONCERTO POUR l'ETRANGLEUR William IRISH Strangler's Serenade. Traduit par F.de Bardy pour les presses de la Cité, 1956.

" C'est un assassinat, dit Prescott en descendant de la chaise. Il existe un espace de 6 cm entre le siège de la chaise et les orteils. Comment le pendu l'a-t-il franchi? Serait-il resté en l'air pendant qu'il s'attachait le noeud autour du cou ?"

Détective new yorkais quelque peu surmené, Champ Prescott décide de se mettre au vert pour quelques jours sur la petite île de Joseph's Vineyard et se refaire ainsi une santé. Mais sitôt débarqué qu'il doit se coltiner - instinct professionnel oblige - avec un meurtre (une pendaison dans une maison), puis deux puis trois. Et la série semble toujours en cours!

Un suspect tout trouvé pour la population - un pauvre gars un peu simplet - ne le convainc pas. Peu aidé par le shérif local, Edgar Benson, pas très efficace et rapidement dépassé par les évènements, et par la population, méfiante vis-à-vis du citadin qu'il est, Prescott décide de prendre le taureau par les cornes. Il va mener l'enquête avec ténacité, malgré cet environnement hostile, secret, fait à la fois de non-dits et de cancans: les îliens se passent le mot pour garder une sorte d'omertà vis-à-vis de l'étranger. D'autant que ce dernier a entamé une relation avec Susan Marlow, la seule New Yorkaise installée sur Joseph's Vineyard.

Peu à peu pourtant, les langues vont se délier.

Ce bijou est de William irish (1903-1968), l'un des maîtres du roman policier américain, dont de nombreuses oeuvres ont été adaptées brillamment à l'écran: J'ai épousé une ombre, Fenêtre sur Cour, La mariée était en noir, La Sirène du Mississippi.